Les briefings-débriefings sont maintenant considérés comme une bonne pratique reconnue par toutes les instances. Ces activités servent tout à la fois à la construction de l’équipe, à la sécurité du patient, et à l’efficacité globale du service. Une série d’articles et d’éditoriaux récents publiés dans le BMJ Quality and Safety (Paxino, 2023, Phillips, 2023, 2024) appelle à plus de standardisation dans les pratiques pour gagner de l’acceptabilité.
Le partage des situations courantes du service par des briefings et échanges (multilatéraux, la parole à tous) entre professionnels (médecins, infirmiers, autres métiers concernés) sur la situation de travail en cours peut porter sur :
La mise en œuvre concrète de ces temps d’échange est difficile, comme en témoignent les nombreuses revues de synthèse déjà publiées.
Les causes sont diverses :
Une série d’articles et d’éditoriaux récents publiés dans le BMJ Quality and Safety (Paxino, 2023, Phillips, 2023, 2024) appelle à plus de standardisation dans les pratiques pour gagner de l’acceptabilité :
Ces récents articles reprennent les résultats de 46 autres études précédentes parlant du "avec qui, quand, quoi, où, et pourquoi des briefings".
Le "pourquoi" et le "quand" sont particulièrement différenciateurs des types de briefings rencontrés.
Les auteurs en déduisent une nouvelle terminologie qui distingue :
Ils suggèrent de sortir de l’idée d’une façon unique de faire un briefing-débriefing. Ils voudraient proposer un cadre d’orientation à la fois mieux standardisé et mieux contextualisé aux différentes situations.
L’idée est d’éviter par exemple :
De façon générale, les auteurs reconsidèrent aussi la notion de routine, en imaginant que les briefings-débriefings devraient être systématiques après un évènement particulier, mais avec une approche plus proactive (cherchant tout de suite les leçons à retenir) que réactive (rechercher les causes de l’évènement et chercher des "coupables" tout de suite).
L’objectif central est de tirer les leçons sur ce qui n’a pas marché pour l’équipe, en échangeant sur ce que l’on pourrait faire autrement, ici et maintenant.
Cette approche n’est pas contradictoire avec un second temps différé, pour revenir sur l’évènement à froid avec une analyse sur le fond.
Cette idée de briefing proactif court prend sûrement encore plus de sens si on ne la réserve pas à aux seuls événements graves, mais qu’on instaure la pratique des briefings collectifs courts (î) pour des évènements moins graves, moins porteurs d’émotion, mais ouvrant tout autant la possibilité de tirer en groupe les leçons et améliorer les pratiques de sécurité de l’équipe.
Plusieurs peuvent être évoqués, mais les freins culturels déjà cités les dominent tous :
On sait déjà que faire céder ces résistances sera long, avec un temps mesuré en mois plutôt qu’en jours, quelles que soient les incitations . Mais à ne pas s’y mettre et commencer, rien ne changera du tout…
Pour aller plus loin
Paxino J, Szabo RA, Marshall S, Story D, & Molloy E (2023). What and when to debrief : a scoping review examining interprofessional clinical debriefing. BMJ Quality & Safety-016730.
Phillips EC, Smith SE, Tallentire V, et al Systematic review of clinical debriefing tools : attributes and evidence for use BMJ Quality & Safety 2024 ; 33 : 187-198.
Phillips EC, Tallentire V., Routine versus prompted clinical debriefing: aligning aims, mechanisms and implementation BMJ Quality & Safety Published Online First : 02 February 2024.